Historique

Historique de l’implication du Barreau du Québec

Grâce à l’aide juridique, les personnes admissibles, soit les plus démunies de notre société, peuvent bénéficier de services juridiques gratuitement ou moyennant une faible contribution. En plus des avocats permanents de la Commission des services juridiques, des avocats de la pratique privée traitent aussi les demandes des citoyens admissibles que leurs collègues de l’aide juridique ne peuvent pas ou n’ont pas le temps de prendre en charge.

Après avoir participé à la mise sur pied du régime québécois de l’aide juridique dans la foulée de l’adoption de la Loi sur l’aide juridique en 1972, le Barreau n’a eu de cesse de prendre position à toutes les étapes de son évolution. Dans les années 1990, le Barreau adressait une série de recommandations pour améliorer le régime et le rendre davantage accessible. La plupart d’entre elles sont restées lettre morte. En 2005, alors que le seuil d’admissibilité à l’aide juridique n’a pas changé depuis 25 ans, le Rapport Moreau recommande de le hausser à peu près au salaire minimum. Le gouvernement choisit plutôt de retenir un seuil d’admissibilité inférieur à cette cible et de n’y arriver progressivement qu’en 2010. Quelque cinq ans plus tard, le Barreau constate que les hausses appliquées n’ont eu pratiquement aucun effet sur la demande totale ni sur les demandes acceptées par l’aide juridique et réclame publiquement au gouvernement de réajuster le tir en faveur des citoyens. La bonification des seuils d’admissibilité surviendra quelques années plus tard et on n’atteindra la cible du salaire minimum qu’en 2016.

Entretemps, on observe qu’un taux croissant du pourcentage des citoyens non éligibles à l’aide juridique se représentent seuls devant les tribunaux, faute de pouvoir se payer les services d’un avocat, alors que 54 % des demandes d’aide juridique acceptées par la Commission des services juridiques sont traitées par les avocats de pratique privée (source : Commission des services juridiques). Pourtant, les faibles tarifs consentis par le régime de l’aide juridique découragent de plus en plus les avocats de pratique privée d’accepter des mandats d’aide juridique.

À compter de 2017, le Barreau unit sa voix à celles des avocats de la pratique privée pour dénoncer la désuétude de la structure tarifaire du régime. En 2018, l’Ordre demande une réforme tarifaire de l’aide juridique afin d’octroyer une juste compensation aux avocats de pratique privée acceptant des mandats.

CITAJ

Qu’est-ce que le CITAJ ?

Le Comité indépendant sur les tarifs d’aide juridique (CITAJ) a été mis sur pied par le Barreau du Québec pour assurer la représentativité de ses membres dans le cadre des négociations pour la réforme des tarifs d’aide juridique.

Mandat et responsabilités

Le CITAJ a été créé afin d’assurer, dans le cadre de la négociation des tarifs de l’aide juridique, qu’on répond tant aux besoins des citoyens qu’à ceux des avocats de la pratique privée dans un souci de saine administration de la justice, comme le préconise le Rapport final du Groupe de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique, publié en mai 2022.

Le mandat du CITAJ vise à :

  • Assurer la mise en œuvre et le suivi des 43 recommandations du rapport d’étape de juillet 2021 et des 181 recommandations du Rapport final du Groupe de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique, publié en mai 2022;
  • Surveiller l’application des tarifs de l’aide juridique et proposer des solutions aux différents enjeux soulevés.

Ses principales responsabilités consistent à :

  • Étudier, analyser et identifier les besoins des avocats de la pratique privée acceptant des mandats de l’aide juridique et ceux des citoyens admissibles à l’aide juridique afin de conseiller le sous-comité de négociation;
  • Cibler et documenter les enjeux soulevés par l’application des nouveaux tarifs;
  • Présenter des recommandations au sous-comité de négociation et en assurer le suivi.

Sous-comité de négociation

Le Sous-comité de négociation est composé du président du Comité indépendant sur les tarifs d’aide juridique (CITAJ), de quatre membres nommés par et parmi les membres du CITAJ, d’un employé permanent du Barreau du Québec et d’un membre du Barreau du Québec. Ces deux derniers ne disposent pas du droit de vote.

Principales responsabilités

  • Mettre en œuvre une stratégie de négociation avec le gouvernement;
  • Assurer la représentation des demandes du CITAJ, en vertu de la mise en œuvre des recommandations R177 à R180 du rapport final du GTI;
  • Assurer le suivi et la bonification, s’il y a lieu, des rapports du GTI sur la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique à travers le Comité de suivi tripartite (MJ, CSJ, CITAJ);
  • Proposer au gouvernement une analyse fine des tarifs d’aide juridique conformément au rapport final du GTI;
  • Créer des sous-groupes de travail, composés à partir des membres du CITAJ, afin de mener à bien ses travaux.

Comité de suivi tripartite

L’une des recommandations du GTI porte sur la mise en place d’un Comité de suivi tripartite. Celui-ci rassemble des représentants du ministère de la Justice (MJ), du Comité indépendant sur les tarifs d’aide juridique (CITAJ) et de la Commission des services juridiques (CSJ) et il est principalement chargé de mettre en œuvre les recommandations R177 à R180 du Rapport final du GTI.

Principales responsabilités

  • Veiller à l’application des ententes tarifaires;
  • Procéder à l’analyse fine de chacun des actes tarifés afin de refléter le temps réellement consacré à la charge de travail;
  • Évaluer le découpage des activités et le niveau de complexité de celles-ci afin de pouvoir évaluer les ajustements requis et formuler des recommandations visant la modification de la tarification.